Arts&MétiersMag - N°429 - Septembre 2021 - 64

FONDATION
L'ascenseur social
du lycée Henri-Parriat
Les pannes d'ascenseur social font de plus en plus débat. Mais il ne faudrait pas pour autant
mésestimer le travail de fond que continuent de mener certains établissements scolaires.
C'est le cas du lycée Henri-Parriat, à Montceau-les-Mines, qui œuvre pour que
cet ascenseur ne cesse de monter, épaulé par les bourses Marchetta. Voici sa recette.
A
Au cours de la réflexion sur la création du bachelor
d'Arts et Métiers, il y a quelques années, Alain
Dovillaire (Cl. 166), de la Fondation A&M en Bourgogne,
avait invité des responsables de l'Ensam à visiter
le lycée Henri-Parriat à Montceau-les-Mines
(Saône-et-Loire), «parce qu'un bon modèle s'y trouvait».
Il s'y trouve encore. Une classe préparatoire aux
grandes écoles (CPGE) y est réservée aux titulaires d'un
baccalauréat professionnel, souvent issus de milieu
modeste. Spécialisée en technologie et sciences de
l'industrie, cette «prépa» reçoit chaque année, depuis
sa création en 2010, 35 élèves, filles et garçons.
97 % DE RÉUSSITE
Il y a la partie émergée de l'enseignement, qu'Éric
Fournier, proviseur, présente ainsi : «Notre CPGE court
sur trois ans. Les programmes, élaborés par les enseignants
à partir des acquis des bacheliers, sont construits
de manière à rendre le programme cohérent et progressif.
La première année sert à mettre les connaissances
à niveau et à acquérir une discipline de travail ;
la deuxième est consacrée à l'approfondissement et au
renforcement des méthodes de travail ; et la troisième
est dévolue à la préparation des concours.» Les étuAlain
Dovillaire
(Cl. 166),
ambassadeur de
la Fondation Arts et
Métiers en
Bourgogne, a insisté
sur le combat de
la féminisation du
métier d'ingénieur,
les filles étant encore
sous-représentées
(lire aussi p. 12).
diants postulent surtout à Centrale-Supélec et Polytechnique-INP,
ce dernier concours ouvrant la voie
à un grand nombre d'écoles d'ingénieurs.
Certes importants, ces fondamentaux n'expliquent
pas à eux seuls le succès de cette classe préparatoire,
au taux de réussite moyen de 97 % (1)
.
OBJECTIF, LE ZÉNITH
Louise, en 3e année de classe préparatoire aux grandes
écoles, révise son oral avec un professeur. Après l'écrit, elle
est admissible, comme tous les élèves de sa promotion.
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N°429 / Septembre 2021
La partie immergée de l'histoire est à l'opposé des pratiques
habituelles des classes préparatoires traditionnelles
- qui stimulent compétition et individualisme.
Au lycée Henri-Parriat, on préfère l'accompagnement
et l'encouragement : on aide plutôt les élèves à atteindre
leur zénith. Plusieurs dispositifs pédagogiques, fondés
sur l'entraide et la bienveillance, ont été mis en place
pour leur permettre d'acquérir des qualités d'organisation,
de méthode, d'investissement et d'effort.
Concrètement, cela se traduit principalement par le
tutorat, l'accompagnement personnalisé, la remédiation
et l'ouverture culturelle. «Chaque professeur est
tuteur d'au moins trois élèves, témoigne Éric Basset,
enseignant CPGE. Ce référent est soucieux de la bonne
scolarité de ses pupilles et de leur bien-être. Cela permet
d'individualiser l'accompagnement, de manière informelle,
et de dédramatiser les situations difficiles.
PHOTO D. KHAMÈS / AMM
PHOTO D. KHAMÈS / AMM
PHOTO D. KHAMÈS / AMM

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