REFLETS MAGAZINE - N°139 - Juillet/Août 2021 - Revue d'information et de réflexion économique - Version Preview - 51

CAPUCINE BERNET >E00
Directrice de la billetterie de Paris 2024
P
aris 2024, c'est plus de 10 millions de
billets à vendre. À titre de comparaison,
2,4 millions de billets ont été écoulés
pour l'UEFA Euro 2016 et 2,2 millions
pour la Coupe du monde de rugby en 2007. » Un
enjeu considérable, tant sur le plan opérationnel
que sur le plan économique : « Les revenus de
la billetterie doivent couvrir 30 % du budget des
Jeux. Soit 1,165 Md € ! »
Pour atteindre ces objectifs, les manœuvres commencent
des années à l'avance. « Côté logistique,
nous avons déjà lancé les appels d'offre pour les
plateformes et l'administration des ventes, le service
client, le contrôle d'accès. Nous sommes également
associés au travail de définition des jauges sur
chaque site de compétition. » Et côté marketing ?
« Nous avons mené des études consommateur en
France et à l'étranger pour identifier les sports préférés
de chaque population et cerner leurs attentes
tarifaires. Et nous préparons des campagnes de
promotion et d'engagement, tout en réfléchissant
à l'optimisation de l'expérience client. L'achat du
billet constitue le premier pas des spectateurs dans
l'univers des Jeux : c'est une étape importante, qu'il
faut particulièrement soigner. »
L'échéance arrive à grande vitesse. « La billetterie
ouvrira dès début 2023. » Avec une promesse :
proposer des tarifs adaptés à tous les budgets.
« Avec mes équipes, nous travaillons pour faire de
Paris 2024 une fête ouverte à tous - notamment
aux familles. Nous voulons qu'un maximum de
spectateurs du monde entier puisse assister aux
compétitions et aux célébrations, et que les athlètes
vivent une expérience tout aussi inoubliable grâce
à des sites pleins et à l'ambiance qui va avec. »
AUGUSTIN NECHAD >E12
Responsable Event Delivery Integration Paris 2024
M
a principale mission consiste à définir le modèle de
livraison des événements sportifs de Paris 2024 sur
les sites de compétition. » Il s'agit d'une approche
nouvelle dans l'histoire des Jeux, qui consiste à
déléguer la planification et l'encadrement des épreuves aux fédérations
sportives, aux professionnels de l'événementiel et aux propriétaires
ou exploitants de sites, là où jusqu'à présent tout reposait
sur les comités d'organisation. « Les prestataires auront en charge
le pilotage du projet ; les ressources humaines ; la gestion des accès,
des flux et de la sécurité ; la conception, la mise en configuration
et le fonctionnement des sites ; les services technologiques ; les
opérations commerciales et services aux clients ; ainsi que les
relations médias et presse. » À noter que Paris 2024 restera en toutes
circonstances le seul responsable des événements. « L'idée est à
la fois de se reposer sur l'expertise des acteurs du secteur et de
donner à toute la filière sport, durement touchée par la crise sanitaire,
des opportunités de marchés. »
Augustin Nechad a également la responsabilité de la restauration,
de la gestion des déchets et du nettoyage. « 15 millions de repas à
servir, 1 000 concessions à mettre en place, 25 000 emplois de
sous-traitants à pourvoir ! » Et une certaine vision à défendre :
« Nous voulons proposer une alimentation durable, responsable et
conforme à l'image de notre pays en matière de gastronomie. »
Dernier volet de ses activités : le déploiement des services médicaux,
incluant notamment l'implantation d'une polyclinique de
3 000 m2
ouverte 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour les
15 000 athlètes de la compétition. Sans oublier le risque pandémique.
« Nous enverrons une délégation à Tokyo pour collecter
des bonnes pratiques. Cette épidémie aura eu le mérite de nous
préparer à ce genre de scénario catastrophe. »
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