Arts&MétiersMag - N°416 - Mars 2020 - 42

Hommes&Réalisations
Club des 100
AMEUBLEMENT

BTP

À l'aise dans
ses meubles

Au diable
la routine !

Nicolas Despont (Ka. 210), chef
d'entreprise polyvalent, se charge
de la prospection commerciale
tout en assurant la direction technique et la gestion de la fabrication de mobilier sur mesure.

Ingénieure travaux chez JC-
Decaux, Emmanuelle Dodane
(Ch. 213) est amenée à piloter
sur le terrain une grande variété
de chantiers avec divers partenaires et municipalités.

Responsable de la vente jusqu'à la production
De la charpente à l'ameublement, il n'y a qu'un pas que l'ingénieur
franchit en créant en 2019, parallèlement à son entreprise de négoce,
une société spécialisée dans la confection sur mesure de mobilier pour
l'hôtellerie de luxe, les bateaux, les avions, etc. Despont Confection
dispose d'un parc de machines lui permettant de réaliser de petites et
moyennes séries de plusieurs centaines de pièces par an. La renommée
acquise grâce à une de ses créations, brevetée et médaillée d'argent au
concours Lépine 2018 (un sommier personnalisable écoconçu), lui a
permis de gagner la confiance de quelques grands hôtels.
À la tête de sa TPE, Nicolas Despont est à la fois directeur commercial
et responsable de production. «C'est très stimulant d'être confronté à
la fois à des problématiques commerciales, de résistance des matériaux,
de suivi et d'optimisation de la production, d'approvisionnement... Ma
formation d'ingénieur me procure une certaine aisance sur ces sujets
techniques», rapporte le chef d'entreprise qui ne compte pas s'arrêter
en si bon chemin. Il se donne un an pour stabiliser cette activité naissante
et ses différents processus avant d'explorer de nouveaux marchés, par
exemple la fabrication d'équipements, de vêtements et d'accessoires
professionnels réclamant des matières et des tissus techniques dont
Despont Confection possède l'expertise.
Youssef Belgnaoui

42 - Arts&MétiersMag - Mars 2020

PHOTO DR

n 2015, lorsqu'il succède
à son père à la tête du
magasin de meubles de
Varennes-Vauzelles,
Nicolas Despont ne compte pas se
glisser dans le costume douillet d'un
commerçant nivernais. Son ambition est de mettre au service de l'entreprise familiale, qui existe depuis
NICOLAS DESPONT
trois générations, ses connaissances
(KA. 210), fondateur et PDG de
d'ingénieur et en management pour
Despont Confection.
la développer et l'ouvrir à de nouveaux horizons. Son cursus est d'ailleurs tout aussi singulier que son choix professionnel. Après sa première
année d'études au campus de Metz, il passe la deuxième à l'Institut de
technologie de Karlsruhe, en Allemagne, puis obtient son master orienté recherche à Paris. Mais avant de rejoindre la capitale, il fait étape
pendant un an à Strasbourg où il se forme au métier de charpentier
auprès des Compagnons du devoir. «Le travail du bois me tenait à cœur,
se souvient Nicolas Despont. J'envisageais de créer une entreprise
éventuellement dans ce domaine.»

on stage ouvrier lui a permis de découvrir l'univers des travaux public.
Un monde masculin au
sein duquel Emmanuelle Dodane
s'est immédiatement sentie bien :
«J'ai apprécié l'état d'esprit qui y
régnait. C'est, de plus, très plaisant
de constater au quotidien l'avancement de son travail.» Ayant découvert sa voie, elle l'explore davantage
durant sa première expérience
EMMANUELLE DODANE
chez Vinci. Elle participe à la
(CH. 213), ingénieure travaux
construction d'un bâtiment de buchez JCDecaux.
reaux dans l'enceinte d'une centrale électrique puis à celle d'une
usine, un chantier express qui lui apprend à gérer l'urgence.
Sa carrière dans le domaine du BTP est sur les rails. Assistante ingénieure de travaux de rénovation de voies ferrées, elle découvre une tout
autre forme d'organisation et la rigidité de certaines procédures.
Aléas urbains
Aspirant à davantage de flexibilité, elle trouve alors chez JCDecaux,
spécialiste de la publicité urbaine, un environnement qui lui convient
davantage. Cerise sur le gâteau, son supérieur hiérarchique est un
Gadzarts avec lequel le courant passe parfaitement. Quelques mois
plus tard, Emmanuelle Dodane a déjà supervisé avec son équipe le
remplacement à Paris de plusieurs centaines colonnes Morris et mâts
porte-affiches. Son rôle : établir le planning des travaux, assigner les
tâches aux différents intervenants et s'assurer de leur exécution. «C'est
un métier qui ne connaît pas la routine. Chaque journée réserve son
lot d'aléas et de changements auxquels il faut faire face. Je n'ai pas le
temps de m'ennuyer», observe Emmanuelle Dodane, qui apprécie
l'autonomie dont elle dispose au quotidien et la variété des chantiers.
Après son expérience parisienne, c'est à Lognes (Seine-et-Marne)
qu'elle a piloté l'installation d'une centaine de mobiliers urbains. Elle
n'a pas encore eu l'occasion de mener des projets hors de l'Île-de-France.
«Je serai cependant amenée à travailler sur des chantiers dans d'autres
régions. Je suis assez impatiente de découvrir des villes différentes et
d'autres façons de travailler. Car, dans nos métiers, il est impératif de
nous adapter aux spécificités des villes où se déroule le chantier»,
poursuit Emmanuelle Dodane. Satisfaite, la jeune femme n'imagine
pas pour l'instant emprunter une autre voie professionnelle que celle
Y. B.
qu'elle a choisie.

https://www.linkedin.com/in/nicolas-despont-89012684/ https://www.linkedin.com/in/emmanuelledodane/

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