Précis Domat - Histoire du droit des affaires - 3e - 36

HISTOIRE DU DROIT DES AFFAIRES

que la céramique du Sud égyptien est particulièrement recherchée. Très tôt, le
réseau des relations commerciales est le vecteur de création de sites urbains liés
aux lieux de marché. C'est aussi l'occasion du développement du transport des
marchandises par voie de mer. Dans l'espace de ce commerce moyen-oriental,
une similarité dans la structure des productions manuelles peut être constatée,
notamment les pots, les récipients et les palettes en pierre. On est donc en présence
d'économies qui cherchent à se suffire à elles-mêmes tout en observant le rôle
important du marché. Le commerce international naissant se traduit par des représentations de navires de type mésopotamiens sur certains monuments égyptiens de
cette période. Cela laisse entendre que dès cette époque les Babyloniens ou les peuples en contact avec eux viennent comme marchands maritimes en Égypte. Le Nil
est un allié de circonstance car il facilite le transport des marchandises et fournit un
accès direct à la Méditerranée. L'Égypte devient ainsi un lieu incontournable du
commerce international et même un lieu de convergence, car elle est la voie vers
les grandes îles de la Méditerranée. Dès les temps historiques (v. 3000 avant J.-C.),
les marchands égyptiens achètent et vendent des biens à travers la vallée du Nil et
au-delà. Le besoin de produit venant de l'étranger est tel que le gouvernement organise des expéditions commerciales de longue distance. Au cours de l'Ancien
Empire, le commerce s'intensifie avec la Nubie, un royaume indépendant, pour le
blé, l'huile, le miel et les vêtements. La Nubie est le point de passage obligé pour
aller vers les pays du Sud à l'image du Soudan. Ce dernier envoie des plumes d'autruche, du bois d'ébène, des peaux de panthère et de l'ivoire. Dans les contrées
éloignées du Sud-Est, venant du pays de Pount, dont on suppose qu'il se situe
entre l'Érythrée et le Nord de la Somalie actuelle, et des régions plus à l'Est, viennent la myrrhe, la résine et les bois aromatiques. Comme les marchands égyptiens
ne cessent de se servir du Nil, ils tiennent des livres et des comptes, donnent des
ordres d'achat et des reçus et entrent dans une longue période de contrats écrits. Ce
sont des documents qui fournissent des preuves démontrant que l'Égypte commerce avec la Lybie, Byblos, le Soudan, l'Asie et le monde égéen. À cette époque,
le roi établit un monopole royal sur tout le commerce international. Mais il est difficile de dire si ce monopole implique un contrôle effectif du commerce international ou s'il impose quelques droits de douane. Ce qui est certain, c'est que le gouvernement exerce un degré de contrôle sur le commerce international tout au long
de l'Antiquité. Durant le Moyen Empire, il y a une augmentation significative de
l'activité de la classe marchande. Davantage de commerçants et d'artisans produisent et vendent leurs biens que par le passé. L'exploration des marchés étrangers
augmente et prend une place déterminante, notamment vers Babylone et le monde
égéen. Le gouvernement organise même une protection militaire des caravanes
pour le commerce se rendant dans le pays de Pount. Durant le Nouvel Empire, le
commerce international continue son expansion. Les Égyptiens achètent, vendent
avec des pays étrangers que sont la Nubie, le Soudan, le Sinaï, la Lybie, Babylone,
l'Assyrie, la Crète, Mycènes, Rhodes, la Palestine, Chypre, la Phénicie et avec les
Hittites. Auprès de ces derniers, elle peut obtenir un métal qu'elle ne possède pas :
l'argent. Le commerce international se développe tellement que les autorités égyptiennes sont obligées vers 1390-1352 avant J.-C. de mettre en place une sorte de
police maritime, des gardes-côtes qui patrouillent le long du delta pour refouler les
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