produits de la mer - n°203 - Octobre-novembre 2020 - 32

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HAUTS-DE-FRANCE ❘ Les Sirènes boulonnaises suivent la tendance de la vente directe

1957
Création de
l'entreprise,
alors spécialisée
dans la salaison
du hareng.
Plus de

50 %

des produits
achetés par
la société
proviennent de
la pêche locale.

D.M.

Planifié avant le début de la crise
sanitaire, le lancement d'une boutique en ligne de l'un des plus
anciens mareyeurs de Capécure a
eu lieu fin mars. Les Sirènes boulonnaises, entreprise familiale créée par
Louise Marcotte, est un acteur majeur
du mareyage boulonnais. Depuis
60 ans, la société n'a pas cessé d'évoluer. C'est donc tout naturellement
qu'elle s'inscrit dans l'air du temps
et se lance dans la vente directe. Tout
comme Demarne, une autre société du
mareyage de la place, Les Sirènes boulonnaises proposent aux particuliers du
poisson frais transformé, en livraison ou
à récupérer directement à l'usine. « En
fonction de saisonnalité, nous avons, au
choix, trois sortes de produits : du poisson frais, du poisson fumé et des crustacés », détaille Eusèbe Kéké, responsable
achat. La livraison est possible en permanence dans toute la France. Le retrait
de la commande, réalisée au préalable
sur le site, se fait sur rendez-vous.

Grâce à ce système de vente, les particuliers peuvent accéder à toute la gamme
de poisson issue de la pêche côtière locale,
mais aussi celle du nord de l'Europe (cabillaud, lieu noir). Toutefois, plus de 50 % du
poisson travaillé par le mareyeur provient
des pêcheurs boulonnais : coquille SaintJacques, soles, encornets, maquereaux,
merlans, ou encore rougets barbets et
bars. L'objectif de cette modernisation ?
« On souhaite diversifier notre gamme

La commande
en ligne avec
une livraison
le lendemain
est possible
tous les jours.

de produits, valoriser et faire connaître
notre savoir-faire. C'est également un
bon moyen d'être plus près de nos clients,
ainsi que d'offrir un accès direct aux ressources », souligne Eusèbe Kéké.
D'autres sociétés boulonnaises pratiquent déjà la vente directe de produits
transformés : Marcel Baey, JC David ou
encore Les Jardins de l'océan.
Darianna MYSZKA

NORMANDIE ❘ Une aide de 500 000 euros pour Granvilmer
La
coopérative
de
pêcheurs
Granvilmer, basée à Bréville-surMer, va recevoir une aide de soutien
de 500 000 euros face à la crise du
Covid-19. Granvilmer était en procédure de redressement judiciaire
jusqu'en juillet 2020. La crise a permis
d'obtenir un délai. La coopérative recevra une aide de l'État de 500 000 euros,
au titre du dispositif d'aides ad hoc au
soutien de la trésorerie des entreprises
fragilisées.

« Après pas mal de rebondissements,
c'est une très bonne nouvelle pour les
220 bateaux adhérents à la coopérative,
assure son directeur, Didier Leguelinel.
Cette aide va nous permettre de respirer. »
La coopérative peine depuis 2016 à se
relever des procédures de limitations des
zones de pêche sur le pétoncle, alors que
ce bivalve représentait 55 % de la production de Granvilmer. « Ce prêt garanti par
l'État est une bouffée d'air, poursuit Didier
Leguelinel. Sans le coronavirus, nous sor-

220
bateaux adhérents.

équivalent
temps-plein
+ 8 intérimaires.

4,5

I.G.

M€
de chiffre d'affaires.

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PRODUITS DE LA MER N°203 OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

Le filetage des dorades grises
est un process bien maîtrisé
par la coopérative
de Bréville-sur-Mer.

tions tout seul la tête de l'eau. Dès janvier, nous absorbions 80 % de la pêcherie
normande de Saint-Jacques, et la coopérative permettait de tenir les cours. » En
plus de son activité de décorticage de
bivalves, Granvilmer procède au filetage
des dorades grises, mais aussi à la cuisson
de bulots sous atmosphère.
En décembre 2018, pour faire connaître
ses produits, Granvilmer a ouvert son site,
qui s'adresse aux particuliers. Ils peuvent
se ravitailler en bulot certifié MSC, IGP
et Baie de Granville, et en Saint-Jacques
Label rouge. L'ensemble de la gamme
est certifiée Pavillon France. Le projet de
vendre sur internet a été imaginé pour
valoriser les circuits courts, mais des commandes parviennent maintenant de toute
la France. « L'ADN de Granvilmer était
d'absorber les pics de production des
pêcheurs. Nous trouvons donc de nouveaux débouchés pour valoriser leurs produits », conclut son directeur.
Ingrid GODARD

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