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PRODUITS DE LA MER N°203 OCTOBRE-NOVEMBRE 2020

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ÉCH S d'ENTREPRISES
Exploitation raisonnée

B.T.

On comp
compte 280 pêcheurs à pied professionnels en
Bretagne. La plupa
plupart sont basés dans le Morbihan, mais moi,
je travaille entre Locquirec et l'estuaire de la Rance. Si les
élevages de coq
coquillages gagnent du terrain, les gisements
tou leur place, à condition de les exploiter
naturels ont encore toute
de façon raisonné
raisonnée. Pour ma part, je peux ramener jusqu'à
coquillage par jour. Quand elles sont bien pleines,
70 kilos de coquillages
coq
les palourdes et les coques
restent les espèces les plus sûrement
vendables, mais il ex
existe quelques marchés de niche, comme
pour la patelle, dont on fait d'excellents pâtés. »

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Alain Thomas, pêcheur à pied professionnel

Le détail progresse
Si la dégustation demeure encore marginale, notre activité
"
de vente au détail est en très net progrès cette année. Comme

B.T.

ons, avait
si le contexte actuel, synonyme d'anxiété et de frustrations,
rais et
aiguisé l'envie de consommer des produits de la mer frais
ardons
authentiques. La saison n'est pas achevée, mais nous gardons
ssurée
espoir de maintenir à l'équilibre notre activité, qui est assurée
e
pour moitié par notre production d'une cinquantaine de
tonnes d'huîtres naturelles. Nous nous démarquons
avec certaines espèces pêchées localement, comme
la palourde rose des Glénan. »
Fabien Laupies, gérant des viviers de Penfoulic,
à la Forêt-Fouesnant

Un métier en évolution

Notre métier a énormément changé au
cours des dernières décennies. Là où mon
père et mon oncle produisaient chaque
année jusqu'à 1 000 tonnes d'huîtres au
début des années 2000, je n'en réalise
plus que 200 à 300 tonnes, avec une
quinzaine de salariés, sur environ 50
hectares répartis par moitié entre le golfe
du Morbihan et la baie de Quiberon.
Nous disposons sur notre territoire d'un
immense potentiel, très largement sousexploité : en matière de qualité, nous
pourrions devenir aux huîtres ce que la
Bourgogne est au vin. »
Nicolas Crénéguy, exploitant ostréicole
B.T.

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formateurs ont même été approchés pour
étudier la mise en place de nouvelles filières
de valorisation. Cependant, l'arrivée des
beaux jours, ainsi que la réouverture progressive des espaces publics de restauration, ont permis de rattraper en partie un
creux d'activité historique. « Notre clientèle
ne nous a jamais autant soutenu et attendu.
En improvisant et en développant la vente
à domicile, on a réussi à travailler tant bien
que mal », souligne Max Lannurien, mytiliculteur près de Névez sur l'Aven (Finistère).
« La demande est sortie renforcée de la
crise, et nos clients sont prêts à mettre le
prix », renchérit Thibaud Camaret, représentant des éleveurs de moules de bouchot
à Pénestin (Morbihan).
« Le commerce de gros ne représente
clairement plus une priorité, assure Nicolas
Crénéguy, ostréiculteur installé depuis 2015
à Larmor-Baden, dans le golfe du Morbihan.
Pour ne plus dépendre uniquement des
courtiers et de la grande distribution, nous
misons sur la vente au détail, en travaillant
notamment sur sept marchés entre Rennes
et Lorient, de septembre à avril. Et depuis
l'ouverture en 2017 de notre chantier au
consommateur, pour de la dégustation,
nous assurons jusqu'à 25 % de notre chiffre
d'affaires durant la saison estivale. »
Si les conchyliculteurs bretons suivent de
plus en plus cette tendance afin d'équilibrer
leur trésorerie au-delà de la période cruciale
des fêtes de fin d'année, certains en profitent pour alimenter d'autant les stocks de
leurs confrères, qu'ils soient implantés de
longue date, comme les Thaëron à Riec-surBelon ou entrés depuis peu dans le métier,
tel Samuel Durand près de La Trinité-surMer. « Durant la première quinzaine d'août,
j'ai vendu à des collègues l'équivalent de
10 % des volumes de mon premier exercice
l'an dernier », s'étonne le jeune ostréiculteur, ravi que chacun puisse y trouver son
compte.
Dans le même temps, alors que la production d'huître plate tend à revenir à la
faveur notamment du programme Forever,
les stratégies de diversification et d'innovation s'accentuent. Comptant une centaine
de collaborateurs pour un chiffre d'affaires
d'environ 50 millions d'euros, le groupement Mytilimer, créé à Cancale en 2003,
continue de travailler sur la valorisation des
moules sous taille, à l'instar de son homologue Mussella, tout en ayant investi l'an
dernier dans l'élevage de truites sur la rivière
du Bono. Preuve que les conchyliculteurs
bretons ont toujours de la ressource.
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produits de la mer - n°203 - Octobre-novembre 2020

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