Hors collection - La principauté de Monaco - 2e - 17

Le sens d'une histoire : la conquête de l'indépendance et de la souveraineté
L'alliance avec la France
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Honoré II réoriente secrètement sa politique vers une alliance avec la France à
partir de 1630, alors que Richelieu décide de reprendre le conflit avec l'Espagne.
Le 14 septembre 1641, le Roi Louis XIII signe à Péronne un traité assurant à
la Principauté l'amitié protectrice de la France. Cette convention confirme la
souveraineté princière, reconnaît l'indépendance du pays, et maintient ses droits
et privilèges. Quant à la garnison espagnole, c'est Honoré II qui, à la tête d'un
certain nombre de ses sujets, l'attaque par surprise depuis l'intérieur de la forteresse,
le 17 novembre. Elle capitule. La semaine suivante, une garnison française
de 500 soldats placée sous l'autorité directe du Prince s'installe tandis que des
galères françaises mouillent dans le port.
Louis XIII reçoit avec égards Honoré II à la Cour de France et, pour compenser
la perte des Seigneuries et fiefs italiens pris par les Espagnols, il lui attribue le
Duché- Pairie du Valentinois, qui l'agrège ainsi à la grande noblesse royale,
le Marquisat des Baux- de- Provence et le Comté de Carladez en Auvergne, la
Seigneurie de Saint- Rémy ainsi que l'ensemble des revenus qui y sont attachés. Les
biens du Prince de Monaco étaient par conséquent plus considérables en France
qu'à Monaco. Honoré II retourne deux fois à la Cour, est reçu par le Cardinal
Mazarin tandis que le jeune Roi Louis XIV deviendra le parrain de son petit- fils,
le futur Prince Louis Ier
. Honoré II entreprend l'agrandissement (« les Grands
Appartements ») et l'embellissement de son château qui devient un véritable palais.
Il y réunit de magnifiques collections d'art, fait donner des fêtes et va même, pour
récompenser ses compagnons d'armes, jusqu'à créer une noblesse monégasque,
mais sans privilèges y étant attachés.
Honoré II n'avait qu'un fils, mort accidentellement en 1651. Lorsqu'il disparaît
à son tour, c'est son petit- fils, Louis Ier
, qui lui succède. Il s'engage dans les
armées du Roi, son parrain, à la tête de son régiment appelé « Monaco- Cavalerie ».
Il prend part à la guerre des Provinces- Unies contre l'Angleterre et aux combats
en Flandres ainsi qu'en Franche- Comté. Atteint de rhumatisme, il revint plus
tard à Monaco et dote son pays d'un Code en 1678. Ces « statuts », applicables
dans toute la Principauté, c'est- à-dire à Monaco, Menton et Roquebrune, sont
composés de quatre livres : le premier sur les matières civiles, le deuxième sur les
matières criminelles, le troisième sur les matières politiques et le quatrième sur
les matières rurales. Les règles de ces statuts se substituent au droit romain, sauf
dans les domaines qu'elles ne régissent pas.
À la Cour de France, Louis XIV reconnaît en 1688 le rang de Princes étrangers
aux Grimaldi. Dix ans plus tard, il confie à Louis Ier
une ambassade - fort
coûteuse - auprès du Saint- Siège. À la mort du Prince, en 1701, un de ses deux

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