Hors collection - La principauté de Monaco - 2e - 34

24
La Principauté de Monaco
LA PRINCIPAUTÉ À L'ÉPREUVE DE LA CRISE DES ANNÉES TRENTE
ET DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Crise économique et malaise politique
Dès les années vingt, la tension politique reprend et se traduit par de
nombreuses démissions au Conseil National. En février 1922, Eugène Marquet,
son Président, rencontre exceptionnellement le Prince Albert à Paris, avec une
délégation de Monégasques et lui soumet un « programme minimum » visant à
réviser la Constitution : entrée de Monégasques au Conseil d'État, consultation
de délégués du Conseil National sur le budget, délimitation du domaine public et
du domaine privé du Prince, création d'un Conseil de la Couronne composé du
Ministre d'État, du Président du Conseil d'État et du Maire, participation d'élus
à l'étude des projets de traités internationaux. Le Prince crée une commission
présidée par le Ministre d'État qui les édulcore. S'ensuit, comme en 1914, une
grève largement suivie lors des élections au Conseil National : aucun candidat et
cinq votants... De nouvelles élections sont organisées et le nouveau Conseil est
élu le 21 mai 1922, opposant deux listes, celle de l'Union nationale, dite « liste
Marquet », et l'Union monégasque, dite « liste Aureglia », mais aussi une petite liste
des « jeunes Monégasques » animée par Félix Bonaventure. Le 26 juin disparaît le
Prince Albert Ier
. Pendant quelques mois, le mouvement s'apaise.
C'est son fils, le Prince Louis II qui lui succède. Officier de carrière qui, après
avoir quitté l'armée, a repris du service pendant la guerre 1914-1918 au point
d'être promu Général, Louis II verra son règne se dérouler dans un climat difficile.
La Première Guerre mondiale puis la crise de 1929 affaiblissent l'économie monégasque,
tandis qu'en 1933 les législations française et italienne autorisent les jeux
d'argent dans les casinos, faisant perdre à la Principauté son statut dérogatoire dans
la région. L'allongement de la saison touristique, engagé avant le déclenchement
de la crise de 1929, ne suffit pas à enrayer le déclin économique de la Principauté.
Les élections législatives de 1926 approchent et les revendications du
Conseil National tiennent en plusieurs points : révision du cahier des charges de
la SBM, priorité d'accès aux emplois aux Monégasques, réforme constitutionnelle
accordant un pouvoir législatif au Conseil National, délimitation du domaine
public de l'État et du domaine privé du Prince. Faute d'être entendue, l'Assemblée,
pourtant empêtrée dans des querelles de personnes, décide en décembre 1925
d'une « grève législative ». Les élections de 1926, malgré les divisions politiques,
ne modifient pas l'attitude hostile au Gouvernement de la plupart des élus. En
décembre 1928, la Chambre consultative des intérêts économiques étrangers -
créée par Albert Ier
en 1920 - s'inquiète du déclin économique de la Principauté.

Hors collection - La principauté de Monaco - 2e

Table des matières de la publication Hors collection - La principauté de Monaco - 2e