Guides pro de l’entreprise - Réussir le redressement de votre entreprise - 1re - 81

REDRESSER, LIQUIDER OU CÉDER ?
préférable d'arriver à la négociation bien préparé ; être
en mesure de donner une évaluation objective n'est pas
une garantie de gagner une négociation au mieux de
ses intérêts, mais cela peut permettre de contrer des
arguments abrupts de l'adversaire qui, lui, a intérêt à
sous-estimer son acquisition. Il existe de nombreuses
méthodes de valorisation, et il est souhaitable d'évaluer
l'entreprise selon plusieurs méthodes différentes afin
d'obtenir une fourchette sur laquelle on peut baser sa
négociation.
280. Méthodes financières. - La valeur de la société
est calculée très simplement en multipliant le chiffre d'affaires,
le résultat ou la marge brute d'autofinancement par
un coefficient déterminé. D'une façon classique, les coefficients
utilisés varient dans les fourchettes suivantes :
* 0,65 à 1,6 fois le chiffre d'affaires ;
* 9 à 12 fois le résultat avant intérêts et taxes ;
* 6 à 10 fois la marge brute d'autofinancement.
Évidemment, la fourchette est large. D'autres méthodes
(Bates, dividendes ou cash flow disponible) calculent
la valeur d'un actif par la somme actualisée des flux
financiers générés par cet actif.
281. Méthodes fiscales. - Les méthodes utilisées
par l'administration fiscale sont utilisables, à savoir :
* la valeur de rendement, calculée à partir des dividendes
versés par l'entreprise, avec un coefficient de
capitalisation de l'ordre de 5 ;
* le price earning ratio (PER), calculant la valeur d'une
société comme un multiple de ses résultats (le multiple
se situe d'ordinaire dans une fourchette comprise
entre 4 et 10) ;
* la valeur de productivité, calculée en capitalisant le
résultat net après impôt avec un taux compris le plus
souvent entre 12 et 15 %.
À l'évidence, les méthodes précédentes n'ont un sens
que si l'entreprise est bénéficiaire. Dans le cas contraire,
il vous faut en utiliser d'autres.
282. Méthodes patrimoniales. - Ces méthodes sont
toutes basées sur le calcul de l'actif et du passif de
l'entreprise, ou sur la valeur vénale de ses actifs. Elles
sont nombreuses :
* la valeur mathématique, partant du bilan, est la différence
entre le total de l'actif moins l'ensemble des dettes. Un
calcul plus réaliste de la valeur mathématique consiste
à prendre pour les actifs, non la valeur bilancielle, mais
la valeur vénale actualisée. De nombreuses corrections,
aussi bien pour l'actif que pour le passif, sont à apporter
à cette valeur pour corriger les défauts de la comptabilité.
Par exemple, les frais d'établissement de la société,
bien que figurant au bilan, n'ont aucune valeur vénale
en cas de cession ou de liquidation. Il convient donc de
les éliminer du calcul de la valeur ;
* la valeur de reconstruction, prenant en compte le coût
à payer pour rebâtir une société possédant les mêmes
actifs ; la valeur d'assurance part de la valeur de
reconstruction et lui affecte un coefficient de vétusté ;
* la valeur vénale, c'est-à-dire le prix que l'on obtiendrait
en mettant les actifs sur le marché. La valeur liquidative
envisage la liquidation judiciaire de l'entreprise, et
affecte à la valeur vénale un abattement qui peut se
situer autour de 25 %. La valeur à la casse envisage
une vente forcée rapide, et l'abattement ci-dessus
passe à 50 % ;
* la valeur substantielle brute, à savoir la valeur de l'outil
de production. Le financement de ce dernier n'est alors
pas pris en compte, et un équipement loué ou leasé
est compté à pleine valeur ;
* les capitaux permanents nécessaires à l'exploitation,
qui doivent couvrir les investissements, le crédit-bail
et le besoin en fonds de roulement.
Les méthodes patrimoniales sont faciles à utiliser, mais
elles sont une photographie dans le temps et ne prennent
en compte ni les actifs incorporels (comme l'image de
marque de l'entreprise) ni son avenir probable. Il a donc
été nécessaire de développer des méthodes complémentaires.
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