Grands Colloques - Travail et protection sociale : de nouvelles articulations ? - 89

JeAN-PIerre CHAUCHArD

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Parmi les plateformes collaboratives27, l'IGAS distingue les plateformes
dites d'emploi, au nombre de 728 : les plateformes de partage : Blablacar
(covoiturage) ; les opérateurs de services organisés délivrées par des
professionnels (prestations standardisées : courses en voiture pour UBer,
plateforme de services à la demande)29 ; les coopératives électroniques (La
ruche qui dit oui : économie sociale et solidaire) ; les places de marché
(achat et revente de biens : Price Minister) ; les plateformes de free-lance
(offre et demande de services à haute valeur ajoutée : Hopwork dans le
graphisme, le conseil, le design30 ; les plateformes de micro-travail ou micro
tâches dématérialisés (Amazon Mechanical Turk : classement d'images)31 ;
les plateformes de « jobbing » (Super Mano : services à domicile pour particuliers accomplis par des professionnels)32.
Parmi les nombreux rapports consacrés à l'économie numérique et à
ses conséquences sur l'emploi33, certains sont consacrés à l'impact de ces
plates-formes sur certaines formes contemporaines de l'emploi. Quel que
soit le type d'économie concernée (collaborative, du partage, à la demande),
d'entreprise, elle vise les personnes physiques ou morales) et les soumet à un principe de
loyauté (C. consom., art. L. 117-7 ; V. e. Poillot, Plateformes en ligne : portée de l'obligation
de loyauté, D. 2016, p. 2056).
27. Celles-ci ne sont que l'une des catégories de plateformes digitales parmi d'autres :
moteurs de recherche, réseaux sociaux, répertoires audiovisuels dématérialisés (Netflix,
Deezer), applications de communications (Skype), agrégateurs d'actualités (Google News),
plateformes de partage de vidéos (Youtube), systèmes de paiement (Paypal), boutiques
d'applications comme Google Play (v. rapport IGAS, p. 12).
28. V. les raisons de l'appellation p. 19. Pour une distinction en trois ensembles, v. rapport
Terrasse, p. 15 : les acteurs de l'économie du partage ; les services à la demande ; les places
de marché ; le Coe distingue cinq catégories de plateformes, sous le chapeau : plateformes
de travail à la tâche ou à la demande (L'impact d'Internet sur le fonctionnement du marché
du travail, 2015, p. 22 à 26).
29. V. aussi Coe, 2015, p. 23.
30. V. Coe, 2015, p. 24.
31. V. Coe, 2015, p. 25.
32. Un rapport du PIPAMe (Pôle interministériel de prospective et d'anticipation des
mutations économiques) distingue quatre grands types de plateformes de travail à la
demande : 1) Les sites de « jobbing » : échanges de services (ex. : Youpijob). Les prestations
s'effectuent directement entre les deux parties, souvent en contrepartie d'une commission
perçue par le site. elles peuvent être réalisées dans le cadre d'un contrat commercial (prestataire = indépendant) ou déclaré via un CeSU ou en tant que travailleur occasionnel, ou
encore non déclarées (v. aussi Coe 2015, L'influence d'Internet... p. 22) ; 2) Les plateformes
de services mettent en relation des professionnels avec des clients (ex. : services de véhicules
de tourisme avec chauffeurs ou VTC) ; 3) Les sites de freelance mettent en relation des
porteurs de projets et des travailleurs indépendants qui travaillent en freelance. encore
peu présent en France ; 4) Les plateformes de crowdsourcing : contribution d'un nombre
élevé de personnes, rémunérées ou non, à la réalisation d'un projet, divisé en micro-tâches
(enjeux et perspectives de la consommation collaborative, 2015).
33. Le numérique abolirait les contraintes d'espace, de lieu et de temps liées à l'entreprise
classique, la production pouvant être localisée aisément n'importe où.
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