Fonction publique - Gestion des ressources humaines dans la Fonction publique - 7e - 37

Gestion des ressources humaines dans la fonction publique
En termes de GRH, cette organisation « corporatiste » singulière (mais qui
peut trouver pour une certaine mesure son pendant dans la structuration des
conventions collectives dans le secteur privé) est souvent décriée. Reprenons
brièvement ses avantages et inconvénients supposés, pour examiner sa pertinence.
-
avantages : de façon assez claire, le statut et les corps servent de base à la
fixation de valeurs et d'une culture professionnelle spécifiques, isolées de
la sphère « marchande », à vocation commerciale. Les agents conçoivent
donc leur fonction comme basée sur des grandes « valeurs » propres au
service public. Ce sont la continuité, l'égalité, l'adaptation, la neutralité
(politique, religieuse : la laïcité, syndicale...). On en fait aussi découler
une exigence particulière en matière d'intégrité, d'impartialité (à ce sujet,
l'OCDE a lancé en 2021 un portail sur l'intégrité dans le secteur public,
avec un volet GRH). Il en résulte encore un rapport au pouvoir politique
fait d'indépendance, et un rapport à la rémunération relativement distancié
;
- inconvénients : on peut constater que certaines dérives se font parfois
jour : l'égalité entre agents, dans la gestion de leur carrière, n'est parfois
que formelle (le « mérite », difficile à évaluer, fait souvent place à d'autres
considérations, plus « objectives » comme l'ancienneté). L'organisation
en corps tend aussi à conduire à la mise en place d'automatismes dans la
gestion des agents (dans l'avancement), qui ne peuvent bénéficier d'une
individualisation réelle de leur gestion (ce qui a un effet démotivant). Certains
ont même dénoncé un poids qui serait excessif des représentants des
organisations syndicales, qui, par le biais de la participation, peuvent engendrer
des blocages. Mais le gouvernement a montré, symétriquement,
ces dernières années, qu'il n'hésitait pas à imposer ses décisions.
Le phénomène des surdiplômés
La forte concurrence sur le marché de l'emploi conduit à une très forte sélectivité des candidats aux
concours administratifs, qui se répercute sur le niveau de diplôme des lauréats (en 2020, le taux de
sélectivité a été de 1 lauréat pour 5,8 candidats aux concours externes de la FPE, ce qui confirme
un taux qui ne cesse de diminuer et s'avère historiquement bas). C'est ce qu'on appelle communément
le phénomène des « surdiplômés » : les administrations sont désormais remplies d'agents
surqualifiés. Ceci a différentes conséquences, notamment la remise en cause de la place des cadres
en place, confrontés à des agents d'exécution parfois plus qualifiés qu'eux. La structure hiérarchique
pyramidale de l'administration s'en trouve bouleversée dans la pratique.
36
Fonction publique - Gestion des ressources humaines dans la Fonction publique - 7e

Table des matières de la publication Fonction publique - Gestion des ressources humaines dans la Fonction publique - 7e
