Fonction publique - Gestion des ressources humaines dans la Fonction publique - 7e - 93

Gestion des ressources humaines dans la fonction publique
rement le bas de la grille indiciaire par attribution de points d'indice majoré
à certains personnels, à l'occasion de chaque revalorisation du SMIC, voire à
créer une indemnité différentielle visant à rattraper le SMIC. Ceci n'impactant
que les fonctionnaires « débutants » et de catégorie C, il s'agit d'une mesure
sectorielle moins coûteuse que de revaloriser l'ensemble des rémunérations
via l'IM100.
Il en résulte néanmoins un fort malaise dans la fonction publique, aisément
compréhensible, à la fois par un sentiment réel de perte de pouvoir d'achat
(établi), et par une compression de la grille indiciaire dont les cadres se sentent
les victimes (l'écart entre l'entrée de grille et l'indice maximum ne cesse de
diminuer). On estime ainsi que si, dans les années 1980, il existait un écart de
rémunération principale entre un fonctionnaire de catégorie C en début de
carrière et un fonctionnaire de catégorie A en fin de carrière estimé à un facteur
de 1 à 8,7, cet écart est passé de 1 à 3,2 aujourd'hui.
Un exemple : l'appauvrissement de la fonction enseignante
Il est difficile de faire des généralisations, et de comparer les chiffres à plusieurs décennies d'écart,
compte tenu d'une structuration de la rémunération qui a évolué. Mais alors qu'en 1976 (selon une
fiche de paie), un professeur certifié débutant percevait 2 967 francs, soit 1,95 fois le SMIC, en 2018,
son traitement net sans précompte mutualiste en zone 3 (sans indemnité de résidence) était de
1 433 euros, pour l'indice nouveau majoré 388. Le SMIC net était de 1 173 euros, donc un rapport
de 1,22 ; soit une « perte » non négligeable (à rapporter à la « mastérisation » désormais exigée).
Par ailleurs, il arrive aussi que des situations de blocage en haut de grille
soient possibles, lorsqu'aucune progression de grade n'est plus possible et que
l'agent est au sommet des échelons de son grade. Dans ce cas, si le traitement
indiciaire brut (TIB) perçu par l'agent au terme d'une période de référence de
quatre ans a évolué moins vite que l'inflation, un montant indemnitaire brut
équivalent à la perte de pouvoir d'achat constatée est versé à l'agent : c'est la
garantie individuelle du pouvoir d'achat (GIPA) ; la DGAFP a mis en ligne un
« calculateur GIPA » à la disposition des agents.
Autrement dit, l'évolution des traitements a été déconnectée de l'augmentation
générale du coût de la vie et de la croissance économique. Comme nous allons
le voir, c'est paradoxalement par ses « annexes » que les fonctionnaires peuvent
espérer des augmentations individuelles, en fonction de leur performance.
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