Mémentos - Théorie des organisations - 7e - 194

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MÉMENTOS - THÉORIE DES ORGANISATIONS
2* LA THÉORIE DES ORGANISATIONS À L'ÉPREUVE
DES THÉORIES POSTMODERNES
Les travaux postmodernes ouvrent la voie à une nouvelle approche de l'organisation,
mais de nombreuses critiques perdurent et doutent de leur intérêt pour les sciences de
gestion.
A - Les apports des théories postmodernes à la théorie
des organisations
La notion de différence, centrale dans les œuvres de Derrida, Foucault et Lyotard, amène
à reconsidérer l'organisation et les théories des organisations.
1) Une nouvelle approche de l'organisation
Allard-Poesi (2017) propose une excellente synthèse des travaux de Cooper et Burrel.
Dans l'approche postmoderne, l'organisation est appréhendée comme un processus
auto-référentiel. Elle n'est pas considérée comme un objet d'étude stable et constitué.
Au contraire, l'approche postmoderne propose d'étudier la production de l'organisation,c'est-à-dire
« les processus de différance et d'auto-référence par lesquels l'organisation
devient un objet de connaissance » (Cooper et Burrell, 1988). L'approche
moderne de l'organisation privilégie les processus de formalisation (la structure, la décision,
l'action organisée), tandis que l'approche postmoderne considère que la force
originelle de l'organisation est la dimension active, autonome, passionnelle (informelle)
et que celle-ci est marginalisée et masquée par les actions ainsi que les discours produits
dans/sur l'organisation (Cooper et Burrel, 1988). Cooper et Fox (1990) proposent la
notion de « texture de l'organisation » (voir encadré).
La notion de texture de l'organisation
« La notion de texture de l'organisation exprime l'idée de « lien » (connectedness) dans
l'action, l'entrelacement et le mouvement de séries infinies de relations (Cooper et Fox, 1990 :
576). La texture reflète ainsi l'arrangement complexe et imbriqué de matériaux, qui ne peut se
réduire à ses éléments visibles ou aux éléments qui la composent. L'analyse ou l'explication
risque en effet de perdre la nature même de ce que l'on cherche à élucider. Appréhender le
schéma et l'entrelacement qui constituent la texture de l'organisation nécessite ainsi « l'art du
tisserand », l'art de la boucle et du tricotage (Cooper et Fox, 1990 : 576). Cette notion de
texture de l'organisation qui traduit une vision d'un monde changeant, disparate, en construction
constante dans un réseau complexe de relations fortement imbriquées, n'est certes pas
nouvelle en théorie des organisations. Emery et Trist (1965) l'avaient ainsi mobilisé pour concevoir
la nature des relations entre l'organisation et l'environnement. La notion de « texture
causale » qu'ils développent souligne ainsi les dynamiques d'interactions entre ces dimensions
(par opposition à une vision de l'organisation et de son environnement comme sous-systèmes
indépendants). (...) Les travaux plus récents de Weick (1995) s'appuient sur le courant de
l'interactionnisme symbolique et témoignent d'un intérêt croissant aux processus (donc à la
texture) d'élaboration du sens et à sa constitution dans l'action (plutôt qu'au contenu du sens
et la nature des relations causales qui le constituent). Sa conception de l'élaboration du sens
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