L'imposition du revenu des personnes physiques Chapitre 6 L'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) est sans doute le plus connu, mais son rendement est loin d'être le plus important parmi les recettes fiscales de l'État (78 milliards d'euros attendus en 2017 contre 203 milliards d'euros de TVA, sur 401 milliards d'euros de recettes fiscales totales). L'IRPP est cependant complété par des prélèvements destinés à financer le déficit de la Sécurité sociale (contribution sociale généralisée et contribution au remboursement de la dette sociale notamment) qui pèsent lourdement sur les revenus des particuliers. 1 Bref historique de l'impôt sur le revenu L'impôt sur le revenu dans sa forme moderne est un impôt relativement récent car il a longtemps suscité de vives réactions à l'encontre de sa création (l'imposition des revenus est accusée de décourager le travail ; le principe de la déclaration et du contrôle fiscal faisait craindre une atteinte à la vie privée ; l'idée de solidarité impliquée par la progressivité marquait la fin de l'individualisme de la société). Jusqu'au XXe siècle, les contributions révolutionnaires (« quatre vieilles contributions », voir l'introduction) frappent le revenu de manière indiciaire (des indices permettent d'évaluer la richesse, comme la superficie d'un logement ou le nombre de ses portes et fenêtres). Un mécanisme créé en 1872 permet ensuite d'imposer les revenus de valeurs mobilières, mais les salaires ne sont toujours pas imposés. C'est le projet du ministre des Finances Joseph Caillaux qui est finalement voté par la Chambre des députés en 1909, mais bloqué par le Sénat pendant cinq ans. La Première Guerre mondiale accélère la création d'un impôt global sur le revenu : la loi du 15 juillet 1914 crée un impôt général frappant l'ensemble des revenus, mais la loi du