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Des investissements importants

On imagine aisément les investissements lourds à faire en IT ! Les calculs de VaR et de stress tests sont particulièrement gourmands en temps de calcul et en énergie. Beaucoup de banques pensent d'ailleurs qu'il est
illusoire de tenter d'être conforme à FRTB en utilisant des pricers simplifiés destinés uniquement aux calculs de
risques. Puisque le résultat doit être modélisé précisément avec les pricers et backtesté afin de s'assurer qu'il
n'y a pas de risque non pris en compte par les modèles, les banques vont essentiellement utiliser les mêmes
pricers pour le front office, la valorisation et les calculs de risques. Ces pricers sont plus précis mais également
plus gourmands en temps de calcul (ex. : ils font appel à des techniques de Monte Carlo plutôt qu'à des formules approchées) ; ceci justifie que de moins en moins d'établissements optent pour une VaR Monte Carlo :
cette approche est certes plus séduisante mais conduit à réaliser des Monte Carlo de Monte Carlo, ce qui est
désastreux en temps de calcul. La plupart des salles utilisent donc désormais une approche historique pour
calculer leur VaR.
L'inflation réglementaire s'accompagne d'un usage croissant de nouvelles technologies : les calculs de risques
nécessitent désormais des technologies de big data et de calcul parallèle, qui sont les seuls à même de réaliser
les calculs et de stocker les résultats de manière satisfaisante et dans un temps raisonnable.
L'intelligence artificielle commence également à être utilisée pour répondre à certaines problématiques. Initialement employés dans le domaine de la sécurité financière (pour détecter les fraudes dans les moyens
de paiement notamment), les algorithmes auto-apprenants trouvent aujourd'hui une application dans les
salles de marché pour détecter les fraudes internes. Ces algorithmes servent à détecter des schémas (patterns)
ou enchaînement de transactions atypiques, et permettent de détecter les comportements suspects. Ces
approches sont, en théorie, plus robustes car elles ne font pas appel à une liste de schémas prédéfinie, liste qui
pourrait être contournée par un fraudeur avisé.
Les banques investissent ainsi des montants importants dans leurs systèmes, cette progression technologique
étant un coût nécessaire pour rester compétitif et conserver une activité de marché. Cela signifie qu'il est
aujourd'hui de plus en plus difficile d'être un petit acteur dans ce domaine, où les investissements constituent
une véritable barrière à l'entrée.
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De nouveaux risques

De nouveaux risques de marché apparaissent, certains étant d'ailleurs directement liés aux dispositifs de sécurisation qui ont été mis en place post-crise. On peut citer, par exemple, l'apparition récente d'un risque de
base entre les chambres de compensation. Les chambres ont été créées récemment afin de limiter le risque
de contrepartie sur les dérivés de gré à gré, notamment les swaps de taux. Ce sont des entités très solides, qui
permettent d'éviter une contagion de type « Lehman » lorsqu'une banque fait faillite. La chambre s'interpose
entre les deux contreparties d'une transaction et si l'une fait défaut, le swap continue donc pour l'autre, qui
est face à la chambre de compensation. La chambre bénéficie, quant à elle, de systèmes de garanties et de
sécurité qui lui permettent de se subsister, même si une banque de taille systémique fait défaut.
Nonobstant, on note que les prix des swaps sont de plus en plus différents selon les chambres avec lesquelles ils
seront clearés. Les écarts de taux parfois très significatifs (plusieurs dizaines de points) et volatiles en fonction
des volumes et du sens des dérivés traités face à la chambre sont facteurs de risques, à prendre en compte
donc pour modéliser l'instrument.
De même, certaines corrélations, a priori très surprenantes, apparaissent parfois, du fait que toutes les banques
gèrent leurs risques de la même manière. Ainsi, sur certains marchés, en cas de crise, la volatilité a tendance à
baisser, ce qui paraît a priori peu intuitif. En effet, les modèles utilisés par toutes les banques sur certains types
de produits les conduisent à ajuster leurs positions de la même manière et toutes les banques sont amenées
à vendre de la volatilité actions lorsque les actions baissent. Les modèles de risques rétroagissent donc sur le
marché en entraînant des comportements nouveaux.
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Le métier du risk management

De grands progrès ont été réalisés dans le domaine des risques de marché et l'on peut estimer que les banques
sont sans doute beaucoup plus solides aujourd'hui qu'elles ne l'étaient avant la crise financière.
Toutefois, ces progrès ne doivent pas nous donner un sentiment de fausse sécurité. Les fondamentaux du
métier du risk management restent les mêmes : être curieux, rester à l'affût des nouveaux risques, essayer
d'anticiper ce que sera la crise de demain, creuser là où personne n'a creusé jusque-là, accompagner les front
offices pour que leur développement s'inscrive dans la durée et ne soit pas remis en cause par la première crise
venue... Autant d'éléments qui font de ce métier l'un des plus passionnants de la finance.

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